« ▬ You may say i'm a dreamer, but i'm not the only one. » underco.

« Depuis que je suis née, je vis dans le confort, ça c'est sûr mais je n'ai jamais été comme les autres jeunes filles riches qui veulent toujours plus. Moi, je me contente de ce que j'ai et il faut dire que j'ai pas mal de choses. Dans la rue, des mecs crevaient de faim, j'en avais conscience, pas elles. Les riches et plus particulièrement les enfants de riches vivent dans leur bulle, sans se rendre compte qu'autour d'eux, il y a des gens qui souffrent. La guerre du Viêt Nam et d'Algérie ? Il n'y ont pas vraiment prêté attention mais lorsque le mouvement hippie est apparu, ils ont trouvé plus utiles de critiquer leur façon d'être et leur vêtements que de parler de sujets réellement importants. En cours, c'est exactement la même chose. Je dois dire que j'ai longtemps fréquenté des jeunes de mon milieu social, mais j'ai très vite compris que nous étions tous totalement différents. Ils passaient leur temps à critiquer les autres qu'ils qualifiaient d'êtres inférieurs à eux. Je peux vous dire que des caprices ils en ont fait, ça je peux vous l'assurer. J'ai réellement eu le déclic un jour, dans les couloirs de mon établissement. Comme d'habitude, je restais avec trois amies qui critiquaient toutes les filles qui passaient. Moi, je restais avec elle mais ne disait rien. J'étais en total désaccord, je voulais leur faire comprendre que tout ce qu'elles disaient ne faisait que briser les gens, mais non, je restais là, à les écouter critiquer. Et puis une fois, alors que mes anciennes amies venaient de critiquer une nouvelle sur ses vêtements, je suis tout de même allée la voir, seule.

j e y n a « Tu sais, je suis désolée pour tout ce qu'elles disent. Elles ne se rendent pas bien compte je crois ... »
f i l l e « Alors pourquoi tu restes avec elles ? Je m'en fous totalement de tes excuses ! »
j e y n a « Mais tu sais, je ne dis rien, je ne critique personne ... »
f i l l e « Exactement, tu ne dis rien, tu les laisse faire. C'est encore pire. Tu es encore pire que les trois autres. Tu sais que tout ce qu'elles disent est blessant et toi, tu restes là sans rien dire, à regarder, à écouter. Tu es pitoyable. »

Au moins, c'était franc. Et c'est ce jour là que j'ai compris que je ne pouvais pas rester avec des gens hypocrites, capricieux et avec tout les défauts du monde. »

« Je ne me suis jamais considérée comme une gosse de riche capricieuse qui suppliait ses parents d'acheter immédiatement ce qu'elle voulait. Non, heureusement je ne suis absolument rien de tout ça. Malheureusement, mes parents me forcent souvent à fréquenter des gosses pourris gâtés de mon âge, c'est là que je me suis rendu compte que j'étais tout sauf comme eux. Faire des caprices est vraiment trop épuisant pour moi. Alors petit à petit, je fréquentais des gens plus "normaux", c'est d'ailleurs grâce à une amie tout à fait normale que je suis arrivée pour le festival de Woodstock. Depuis peu, elle en parlait de plus en plus, jusqu'à ce que cela devienne une obsession. Je dois l'avouer, je n'étais pas franchement partante, mais je me suis dis qu'un bon mois loin de mes chers parents ne pouvait pas faire de mal. J'avoue que j'étais assez rétissante à l'idée de fréquenter des hippies. Certes, ils devaient être comme tout le monde, mais depuis toujours, mes parents me montaient le bourichon contre eux, trouvant toujours les mauvais côtés de leur personnalité.

m è r e « Mais enfin Jeyna, tu ne te rend pas compte ? Ils passent leur vie nus et ne font que boire et fumer. »

Voilà l'image que mes parents me donnaient d'eux, depuis toujours. Même avant le festival, je ne savais si c'était vrai ou non. Il faut dire que dans le quartier où mes parents vivent, les hippies ne courent pas les rues.
C'est donc avec une amie que je connaissais depuis quelques jours, que je me suis embarquée dans ma folle aventure. Arrivée là bas, c'était ... totalement dépaysant ! Rien qu'en marchant, je sentais cet esprit de liberté, mais je sentais aussi tout les produits pas net qui fumaient. Ma mère avait raison, ils étaient à peu près comme elle les avaient décrit mais petit à petit, je me suis façonnée une image moins caricaturale d'eux. Je les trouvais étranges, même très étranges mais en même temps je les admirais. Je ne sais pas pourquoi mais en les voyant tous, j'avais un esprit très amical envers eux, ce qui n'aurait pas plût à ma mère, ça je peux vous le dire ! Même si je leur trouvais tout les défauts du monde, je les respectais contrairement à d'autre "anti-hippie". Je ne me définirais pas de cette sorte non. A vrai dire, je ne sais pas comment je me définirais. Je ne suis pas anti-hippie, mais je ne suis pas non plus leur meilleurs amis.
L'air été très doux et autour de moi, c'était un peu apocalyptique. Enfin, je veux dire de tout ce que je connaissais. Moi, habituée par mes parents aux grands dîners bourgeois, je me retrouvais au milieu de nul part, autour de centaines de milliers d'hippie. Je me demande encore comment ma mère a accepté que je m'embarque dans une histoire pareille, ce n'est pas son genre de me laisser allez des trucs farfelus pleins d'hippies. Ou alors si, peut-être est-ce parce que mon amie m'a déposé devant chez moi et que lorsque ma mère a ouvert, je lui ais dit que j'y allais, et forcément, comme je cours plus vite qu'elle, j'ai eu le temps d'arriver à la voiture et de fermer la porte avant que ma mère essaye de défoncer les portes de la voiture. Mais qu'est-ce qu'elle croit ? Que les hippies vont me bouffer toute crue ? Après tout, c'est possible, vous ne connaissez pas les canibales ? ... J'espère qu'ils sont végétariens ...
Ah oui aussi, je suis forcée de continuer le festival seule. Depuis quelques jours, ma copine s'est entichée d'un étranger et depuis, elle s'est mystérieusement volatilisée ... Peut-être devrais-je rentrer que de rester ici toute seule ? Quoique, les gens sont plutôt cool. Ça change de chez moi ... C'est ainsi que je me retrouvait seule, entourée de fous furieux drogués, mais bon, ils avaient un look sympa alors si ça pouvait compenser ...
Et puis, il y a quelques jours, j'ai appris que mon grand frère, qui avait quitté la maison familiale depuis peu car il n'en pouvait plus de toute cette hypocrisie, était aussi ici. C'est fou que je tombe sur mon frère alors que nous sommes des milliers ici. Étant seul lui aussi, je lui ais bien gentiment fait comprendre que je continuais de découvrir ce monde ne soif de liberté, avec lui. Contrairement à moi, il avait fait de super rencontres, pas des tarés drogués et en soif que sexe que j'ai croisé. C'est fou comme il a toujours réussi à tout obtenir, même ici ... »