J’avoue je maudis tout ceux qui s’aiment (HADRIEN)

J’avoue je maudis tout ceux qui s’aiment

Dans la vie, il y a toujours eu ce qui ont la joie de vivre et ce qui l’ont un peu moins. Charlotte faisait partie de cette deuxième catégorie. On la qualifiait souvent de bourgeoise, de coincée et de rabat-joie mais elle en était tout autre. Elle aimait s’amuser et la joie d’autrui ne la dérangeait aucunement.. Évidemment, elle était un peu jalouse de ne pas être si débordante de gaieté, mais c’était dans sa nature. Il y avait toujours des limites à ne pas dépasser. Des limites qui lui barrait le chemin et qui l’empêchaient de s’amuser comme sa sœur le faisait. Sa sœur, c’était un peu comme sa petite protégée, le premier homme qui lui faisait du mal avait affaire à elle. D’ailleurs, elle culpabilisait souvent de ne pas avoir remarqué plus tôt que Jenka se transformait en une de ces baba cool. Les hippies, c’était pas son truc. Elle les qualifiait souvent d’animaux pour leur mode de vie très particulier. Rien que d’imaginer Jenka avec une cigarette lui donnait mal au cœur.. Alors la voir avec de l’herbe entre les mains.. Non merci. Si elle était venue ici, c’était d’abord pour sa sœur. Pour lui prouver qu’elle était capable de juger APRÈS avoir essayé et non pas l’inverse.

Charlie, un peu fatiguée et abusée par les évènements, décida de prendre l’air sans sa sœur pour une fois. Le parc était l’endroit parfait ou du moins le plus calme. Elle se voyait mal aller au bar où toutes ces filles se déhanchaient sur de la musique qui pouvait en rendre plus d’un sourd. Le parc était donc l’endroit rêvé, oui. Mis à part les quelques guitaristes, tous avaient l’air d’être là pour se reposer. Ce fut du moins ce que put constater Charlotte après avoir poussé le petit portillon et traversé l’allée qui menait à la grande surface d’herbe. Avançant doucement –mais sûrement- la jeune femme reconnut quelques têtes dont une qui attira particulièrement son attention.

« Salut Hadrien. Ca te déranges si je m’assois près de toi ? »

dit-elle peu sûre d'elle.

Hadrien c’était un hippie certes, mais aussi un ami. Lors de leur rencontre, aucun ne s’était posé la question du « est ce que t’es un baba cool ou pas » L’entente fut directe et parfaite. Évidemment, Hadrien tentait souvent d’initier la jeune femme à ce mode de vie mais en vain.. ce n’était pas son style de céder. Enfin si. Ça lui arrivait souvent. Surtout avec sa sœur.

PS: c'est court et minable, désolée.

Hadrien était arrivé au Sun's Garden il y a deux heures. Il avait pour habitude de venir se ressourcer ici. Il appréciait énormément l'ambiance du parc. Observer les gens était une activité qu'il pratiquait souvent. Certains lisaient, posés tranquillement sur un banc hors du bruit que causaient quelques hippies manifestement éméchés, d'autres s'adonnaient au joies de la peinture et de l'illustration en général, et profitaient du spectacle qu'offrait le Sun's Garden pour user de leurs talents. Il y avait aussi les guitaristes, jouant de leur musique admirablement bien pour la plupart. Ces derniers, Hadrien n'hésitait pas à les rejoindre quand il en avait envie. Il était toujours bien accueilli -comme n'importe qui d'autre, d'ailleurs- et appréciait le fait de partager des morceaux avec d'autres passionnés. Les moments passés avec eux étaient sans conteste enrichissants et les rendez-vous se déroulaient toujours dans la joie et la bonne humeur.

Aujourd'hui, Clayton s'était contenté de passer un coucou aux gens qu'il connaissait et prendre un bain de soleil posé sur l'herbe. Il prenait des nouvelles de l'un et de l'autre brièvement, passait de bande en bande, de hippies exclusivement. La fréquentation du parc était majoritairement des personnes qui adhéraient au mouvement du "Peace and Love". Il y avait aussi ceux qui étaient blasés par ce phénomène qui avait pris son essor depuis le festival de Woodstock, au Sun's Garden, mais ils évitaient de s'assoir près des Hippies qu'ils méprisaient le plus souvent. Heuresement, certains savaient faire la part des choses et côtoyaient des personnes du "clan" opposé. Charlie et Hadrien étaient notamment un bon exemple. Quand ils s'étaient rencontrés, aucun des deux n'avait cherché à classer l'autre dans une case "Baba cool/Pas Baba Cool". Dès l'instant où les amis avaient compris qu'ils venaient d'horizons différents, cela n'avait en rien eu un impact sur leur relation. Ca tombait sous le sens pour les acolytes.

« Salut Hadrien. Ca te déranges si je m’assois près de toi ? » venait de dire une jeune femme d'un ton hésitant. Hadrien tourna la tête et reconnut Charlotte. Il lui fit un sourire, accompagné d'un clin d'oeil, et fit un signe de la main pour l'inviter à s'installer à ses côtés.

« Ma Charlie ! » Hadrien sourit de nouveau. Il tira sur sa cigarette - la neuvième, depuis son arrivée - et la tendit à son interlocutrice. « Fais-toi plaisir. » ajouta-t-il sans réelle conviction. Il savait que fumer, que ce soit du tabac ou des substances illicites, ce n'était pas le truc de Webber. Cependant, qui ne tente rien n'a rien; peut-être un jour acceptera-t-elle de céder à ses tentations de débauché.

» ♦♦ CLAYTON Hadrien.
» HADRIEN ♦ come on baby, light my fire
» NORAH ♦ Belle, blonde et naïve. Avoue, ça te tente!